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Stalk me on the internet

Archive: observation

Avez-vous déjà observé ces mouches qui effectuent inlassablement des triangles au centre de la pièce et proche du plafond…

C’est parfois le sentiment que j’ai lorsque le matin je me réveille, saisis mon iPad, ouvre l’application mail, trie et lit les derniers courriers arrivés, ensuite lance l’app Twittlator pour ausculter mon compte Twitter, puis mon compte Facebook sur Safari et la Fan Page What about The Fridge?, extension du présent blog. Après ce rituel absolument intégré, intervient un moment de choix: la lecture des news. Je passe au minimum trois quarts d’heure à lire les flux RSS – préalablement collectés dans Google Reader – sur mon application Reeder, soit près de 500 blogs tout de même. Fort heureusement, ils n’ont pas tous le même rythme de publication! Une fois ce rituel accompli avec méthode, le reste de la journée peut se dérouler sans encombre. A moins que…. sans y prendre garde, la journée ne se déroule à switcher d’une plateforme à une autre en quête frénétique de l’ultime information à ne pas manquer, source évidente d’anxiété proportionnellement relative à la fraîcheur et la pertinence de cette denrée périssable. Les journées n’ont que 24 heures et la redondance absolue qui inonde le web (et le cerveau!) laisse une certaine fatigue à celui qui n’y prend garde.

En terme de productivité, vous l’aurez deviné, il n’est pas optimal de rester connecté en permanence à tous ces réseaux sociaux, d’ailleurs je m’en garde bien. Je consulte régulièrement mes comptes durant la journée – un tweet par ici, un commentaire par-là, mais je ne reste pas online, c’est trop chronophage. Cependant, si mon emploi du temps me le permet, je consulte environ toutes les 2-3 heures mes profils les plus “real-time” entendez par-là Twitter et Facebook (essentiellement la Fan Page qui est un point de contact professionnel).

Alors, peur de rater une information IMPORTANTE et INCROYABLE ou hyper PERTINENTE pour un projet en cours?

Si cette information est si ESSENTIELLE, les différentes communautés de médias sociaux (Twitter, Facebook, etc.) et communautés d’intérêts (planners, designers, programmeurs, journalistes, etc.) se chargeront de faire le tri, de la véhiculer et la répéter jusqu’à saturation. A moins de vivre sous une pierre, il sera difficile d’y échapper. Bien sûr, vous ne serez pas dans les early adopters ou early RTweeteers, quoique cela dépend encore de votre domaine d’expertise. Et si l’information est très spécialisée et qu’elle n’apparaît qu’une fois sur un blog underground ou pointu mais indispensable et bien à vous de découvrir et aller à la rencontre de cette nouvelle source qui alimentera votre réflexion…

En bonne GTD-iste (Get Things Done – GTD, processus de productivité par David Allen), les tâches sont agendées (même si répétitives), certes. Inutile de dire que malgré cela, lorsque j’ai trié, répondu et /ou effacé les messages de ma boîte mail, je n’ai qu’une envie, faire un refresh… juste au cas où.

Les journées n’ont que 24 heures et se tenir au courant de l’actualité ou de sujets plus spécifiques demande un certain effort. Suite au précédent article de ce blog traitant de la Screen Culture – De la lecture à l’action, voici un rapide survol de quelques outils permettant de visualiser et de consommer du contenu sur différents écrans… du simple site au social magazine.

1. Adds-on pour navigateurs
Dans le domaine du social magazine, qui n’est autre qu’un aggrégateur de flux RSS et de API diverses, Feedly (2008) occupait déjà le terrain du côté navigateur, mais il n’a pas su adapter sa plateforme – basé sur Google Reader – à l’iPad. En effet, il n’existe aucune application dédiée et le site ne fonctionne pas sur la tablette. Cela dit, il reste incontestablement un produit fiable, simple et commode. Feedly permet d’organiser le contenu en thématiques, de modifier la mise en page pour créer son propre magazine et de partager les articles qui vous intéressent soit en utilisant les caractéristiques reposant sur la technologie de Google Reader (aggrégation de flux RSS) soit en socialisant votre contenu.

2. Online News Maps
Il s’agit moins de social magazines à proprement parlé que de sites expérimentaux traitant l’information selon des algorithmes complexes liés à la fraîcheur de parution des informations, leur persistance et leur popularité sur les réseaux.

Guardian Zeitgeist (2010) est un outil expérimental créé par l’éditeur homonyme pour organiser le contenu selon le degré d’attention des utilisateurs. Zeitgeist offre un instantané en temps réel des sujets qui passionne les lecteurs du site guardian.co.uk. Zeitgeist procure un point d’entrée alternatif et social à la homepage.

NewsMap (2009) permet de visualiser l’actualité comme s’il s’agissait d’un énorme tag cloud. Classés par pays ou par thématiques, les éléments les plus populaires et les plus récents apparaissent dans une taille de caractères supérieure et dans des tons clairs. C’est un bon indicateur de tendance en temps réel. Le lien de chaque élément pointe directement sur la source, il permet ainsi de commenter et partager le contenu sur les plateformes habituelles. Mon favori. Bémol: en Flash, donc illisible sur iPad.

MSNBC Spectra (2008). Bien que magnifique, l’outil n’est pas du tout productif. Les news évoluent en 3D dans une sorte de vortex coloré selon le domaine traité. Il est possible d’augmenter le nombre de news visualisées en choisissant les thèmes favoris: business, technology, world news, sports… Pas sociable. Pas iPad-friendly.

3. Mobile Applications
Applications pour smartphones et tablettes. Permet de consommer du contenu, de le commenter et de le partager.

Flipboard (juillet 2010), le tout récent social magazine offre une UX extrêmement fluide et fascinante. L’application semble pour l’instant bridée au seul choix des flux RSS proposés par Flipboard. On attend les mises à jours et développements futurs de l’application. Intégre aussi l’API de Twitter et Facebook. Problème: lecture linéaire des flux, pas de mélange de plusieurs flux selon une thématique précise par exemple.
Download Flipboard sur iTunes. Gratuit.

Pulse App (mai 2010). Vrai social magazine et concurrent de Flipboard. En ligne depuis les débuts du iPad. Intégre les API de Twitter et Facebook. Enorme avantage sur Flipboard, il intègre Google Reader, cela permet ainsi d’emmener partout avec soi ses flux RSS de prédilection. Problème identique à Flipboard: lecture linéaire des flux, pas de mélange selon une thématique particulière.
Download Pulse sur iTunes.  2.20 CHF.
Existe aussi pour iPhone: Pulse News Mini pour 1.10 CHF

Feeddler (2010)
Sorti avant Reeder (son concurrent ci-dessous), j’ai utilisé Feedler faute de mieux à l’époque. C’est un lecteur de flux RSS tout à fait honnête et efficace (à condition d’avoir une connexion), même s’il s’avère un peu sec et austère. Malgré une synchronisation préalables des contenus, l’application n’a pas fonctionné en mode cache lorsque j’ai mis mon iPad en mode avion (= offline, sans Wifi, ni 3G). Une frustration évitée en plein vol.
Download Feedler RSS Reader sur iTunes. Gratuit
Download Feedler RSS Reader PRO sur iTunes. 5.50 CHF

Reeder (juillet 2010) n’est pas un magazine social, mais il pique la place de Feedly dans le monde des application pour iPad. Mon favori, incontestablement. Présentation claire, lecture des flux selon classement thématique puisqu’il intègre pleinement les fonctionnalités de Google Reader, sauvegarde des flux dans le cache pour une lecture en mode avion (fonctionne à merveille), socialisation très développée avec bookmarking, etc. Un Must Have.
Download Reeder sur iTunes. 5.50 CHF

Quelles sont vos applications favorites? Connaissez-vous d’autres sites ou applications permettant la visualisation, le traitement et la consommation de l’information?

La récente sortie de l’application iPad Flipboard a fait couler beaucoup d’encre et de pixels sur les écrans. L’application surprend en effet par sa simplicité et sa fluidité: feuilleter sa tablette semble nouveau, mais appelle avant tout un geste familier et naturel. Le social magazine est-il si nouveau? Pas tant que cela, l’application Pulse existe déjà depuis le lancement de la tablette de Apple. La montée des magazines sociaux questionne plus notre relation à l’écrit et à son corollaire la lecture que le canal de diffusion.

A revolution doesn’t happen when society adopts new tools,
it happens when society adopts new behaviors.  – Clay Shirky

A l’instar de Clay Shirky, le changement culturel n’est pas lié à l’adoption de nouvelles technologies, mais au changement de comportement qu’elles induisent. Ne l’oublions pas, la technologie est un outil et pas une fin en soi: le crayon est une technologie, la presse de Gutenberg est une technologie. La technologie et les produits innovants font l’objet d’un renouveau constant, mais la culture elle ne change que lentement formant dans son sillage des usages qui au fil du temps semblent aller de soi. C’est cela la culture.

De l’écrit au pixel
Dans une culture occidentale, le livre et tout ce qui est écrit (presse, codex, Bible, etc. voir gravé dans la pierre) représente ce qui fait autorité dans les différentes industries, mais le digital nous force aujourd’hui à entreprendre le contenu. Plus question de vivre passivement une lecture, chaque livre électronique, article, blog, site invite désormais à l’action. Il ne s’agit pas simplement de liker ou RTweeter un contenu, mais d’interagir avec lui, de questionner le texte, chercher les termes incompris, trouver des références plus pointues ou encore commenter et partager. La banque du savoir est ici à nos pieds, reste à savoir l’utiliser à bon escient et à ne pas se perdre dans une quantité exponentielle d’articles bruit de fond sur les 25 façons de faire telle ou telle chose.

Shift culturel?
Pour l’édition de son 40e anniversaire, le magazine Smithsonian vient de publier: Reading in Whole New Way (voir extraits choisis dans les encarts ci-dessous), un article essentiel mettant en perspective l’évolution de la culture de l’écrit face à la prolifération du digital et la multiplicité des écrans dans notre quotidien.

(…) It is not book reading. Or newspaper reading. It is screen reading. Screens are always on, and, unlike with books we never stop staring at them. This new platform is very visual, and it is gradually merging words with moving images: words zip around, they float over images, serving as footnotes or annotations, linking to other words or images. You might think of this new medium as books we watch, or tele vision we read. Screens are also intensely data-driven. Pixels encourage numeracy and produce rivers of numbers flowing into databases. Visualizing data is a new art, and reading charts a new literacy. Screen culture demands fluency in all kinds of symbols, not just letters. (…)

Just as it seemed weird five centuries ago to see someone read silently, in the future it will seem weird to read without moving your body. (…)

Books were good at developing a contemplative mind. Screens encourage more utilitarian thinking. A new idea or unfamiliar fact will provoke a reflex to do something: to research the term, to query your screen “friends” for their opinions, to find alternative views, to create a bookmark, to interact with or tweet the thing rather than simply contemplate it. Book reading strengthened our analytical skills, encouraging us to pursue an observation all the way down to the footnote. Screen reading encourages rapid pattern-making, associating this idea with another, equipping us to deal with the thousands of new thoughts expressed every day. The screen rewards, and nurtures, thinking in real time. We review a movie while we watch it, we come up with an obscure fact in the middle of an argument, we read the owner’s manual of a gadget we spy in a store before we purchase it rather than after we get home and discover that it can’t do what we need it to do.

Un constat s’impose: Notre relation à l’écrit change, la lecture n’est plus une activité recluse et solitaire, mais collaborative et participative. Chaque lecture est susceptible de faire l’objet de critiques (annotations, commentaires…), de collection (bookmarking: Delicious, Instapaper, ReadItLater…), de partage (Facebook, Twitter, StumbleIt, Digg…) ou d’augmentation du contenu. La réflexion est constamment nourrie et stimulée, à tel point que l’on souhaiterait parfois pourvoir faire OFF. Un bon livre fait de papier et d’encre est parfois si agréable.

More important, our screens will also watch us. They will be our mirrors, the wells into which we look to find out about ourselves. Not to see our face, but our status. Already millions of people use pocketable screens to input their location, what they eat, how much they weigh, their mood, their sleep patterns and what they see. A few pioneers have begun lifelogging: recording every single detail, conversation, picture and activity. A screen both records and displays this database of activities. The result of this constant self-tracking is an impeccable “memory” of their lives and an unexpectedly objective and quantifiable view of themselves, one that no book can provide. The screen becomes part of our identity.

La portabilité des mobiles, permet à des écrans toujours plus performants de nous accompagner partout. Outres le smartphone, la tablette devient un indispensable au fond du sac. Ces écrans sont à la fois agenda, scrapbook, livre, recueil de données, photothèque, fenêtre sur le monde, source d’informations, etc. qui étendent notre mémoire et nous permettent à tout moment de partager sélectivement ces morceaux de notre identité avec le monde.

Et vous comment lisez-vous? Quels sont vos écrans de prédilection?

D’ici quelques mois, Nestlé lancera sur le marché un système capsule+machine pour le thé Special.T sur le modèle de la fabuleuse histoire Nespresso. Reste à savoir qui en sera l’égérie, Sarah Jessica Parker?

Récemment, Simon Sinek nous confiait que les grandes marques de dentifrices n’ont pas moins de 32 variantes de leur produit de base. Fort est de constater que des produits à priori simples sont complexifiés par l’offre et le message. Il suffit de se rendre dans un supermarché pour se sentir démuni au rayon lessive ou au rayon huile d’olive. Le choix tue le choix et insinue le doute dans l’esprit du consommateur: ai-je acheté la bonne pâte dentifrice? 

On ne sait plus faire du feu à moins d’être un randonneur averti et on est en passe d’oublier comment préparer un bon café – même si j’apprécie et consomme du Nespresso. Je me demande de quoi demain sera fait dans cette communication aux caractéristiques d’excellence exponentielles et parfois tout simplement ridicules. Est-ce que mon iPad pourra faire un café?

Les médias sociaux ne sont pas une fin en soi, mais des moyens complémentaires (mais pas secondaires) et différents d’engager les consommateurs. On ne peut plus faire sans.
Voici la mise à jour de la vidéo réalisée il y a déjà 9 mois par socialnomics. Retrouvez l’ensemble des sources citées sur leur site.

Facebook n’a de cesse de modifier sa politique de gestion des données personnelles. Il est intéressant de voir l’évolution de ces caractéristiques. Facebook manoeuvre depuis des mois sur son modèle Open Graph pour traquer et aggréger l’ensemble des données des utilisateurs de Facebook, mais à l’échelle du web global. La fin de la vie privée? 

Plusieurs sessions à Lift10 ont abordé ce sujet épinieux de la “privacy”. Quelques citations:

Christian Heller, Futurist (@plomlompom)
“There was a society when everyone knows everyone and knows everything about everybody.”
Note: talking about Middle Ages.

“What you hide can be of public concern. (…) Self assertion through openness: I express my identity and it creates a strong personality -> Knowledge though openness. Openness is power in a transparent society”

Olivier Glassey, Sociologist, University of Lausanne
“Long term memory of privacy: what kind of technical tools, legal rules and social norms will allow the needed social memory and amnesia? Will online social networks allow social forgiveness at different scales (individual permission, youth protection, past criminals)?”

(via Matt McKeon)

Lift10 est moins une conférence sur l’innovation et les nouvelles technologies qu’un événement orienté sur la réflexion de l’impact de ces technologies émergentes sur notre comportement au quotidien et des profonds changements de la société.

C’était “ma” première fois à cet événement et j’ai vraiment eu beaucoup de plaisir à participer aux workshops du matin: Travel 2.0 par Matthis Luefkens (@luefkens) et iDemocracy! Do you? Open Voting and Tribe oriented Public Debate par Jean-Henry Morin (@jhmorin). Les après-midi se sont déroulés sur un mode grand messe avec des intervenants plus pertinents les uns que les autres, mais…

…une intervention que j’attendais avec impatience a su me captiver aussi bien par son contenu que sa forme. Il s’agit de celle de Russell Davies (@UnderManager) ex-planneur Wieden Kennedy, aujourd’hui les pieds dans 2 sociétés innovantes, dont Really Interesting Group. Voici sa session: Printing the internet out.



Si vous souhaitez en savoir plus sur Lift10, les présentations des intevenants ont été diffusées en live et sont disponibles en streaming sur livestream.

Watch live streaming video from liftconference at livestream.com
Par ailleurs, retrouvez le live blogging des sessions principales de Lift10 par Stephanie Booth: Climb to the Stars.