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Stalk me on the internet

Archive: media

Chroniques com.stratégique publiées surcominmag.ch. Voir l’article original ou le lire dans l’édition d’octobre 2010.

Dans un passé encore récent, un message contrôlé par une entreprise pouvait à lui seul définir l’image d’une marque. De nos jours, le paysage médiatique hyper-fragmenté ne va pas sans favoriser la dispersion de la marque. Alors comment conserver une unité de marque dans le monde digitalisé?

Dire. Faire. Vivre. Tout ce que vous faites et dites fait partie de votre marque. Le consommateur/utilisateur peut participer dans le message de votre marque, le faire sien et le modifier. Cette diffusion de valeur à partir d’une source unique vers le plus nombreux (one-to-many) démocratise la marque, en la rendant plus proche des consommateurs. La marque ne peut plus être contrôlée, elle prend vie. Si vous souhaitez faire participer les consommateurs dans l’échange, et faire partie de leur quotidien, votre marque doit devenir un «objet social» prêt à suivre son propre chemin.

Marque. Conversation. Intégration. Le digital dans toutes ses déclinaisons – web, social media, gaming, mobile, géolocalisation… – représente une opportunité pour la marque de modifier sa relation au consommateur/utilisateur. Lire la marque d’un point de vue digital global, c’est s’assurer que tout ce qu’elle véhicule sera convoyable sur tous les points de contact existants pour générer un écho auprès des différents publics et communautés. A l’instar de la marque américaine Zappos, chantre du Social Business, l’approche globale de la marque nécessite dès le début du projet l’implication de tous les stakeholders: R&D, Marketing, Vente, HR, PR… afin de donner l’impulsion nécessaire à tous les niveaux de l’entreprise. En effet, comment pourriez-vous avoir un compte Twitter sur lequel vous répondez promptement de manière efficace quand votre hotline ou l’expérience au point de vente contredisent cette qualité de service… et inversement.

Impulsion. Influence. Cohérence. Les stratégies de marque sont encore rarement initiées par le digital, mais le digital s’insinue partout: actualités, divertissement, shopping, voyage, domaine professionnel, sphère privée. De nouvelles opportunités s’offrent aux marques. La portabilité des appareils personnels fonctionnant sur WIFI et 3G donne accès à une masse d’informations que l’utilisateur peut librement utiliser ou enrichir on-the-go. Ces appareils sont au final des dashboards d’influence dont «je» est le centre. Marque personnelle, PME, marque de luxe, agence, même combat? Nous contrôlons tous le message de marque jusqu’au moment où nous l’émettons. Cependant, les conversations sont susceptibles de prendre une orientation qui nous échappe. La marque doit en définitive démontrer sa cohérence identitaire à travers tous les points de contacts. Cela s’exprime évidemment par sa capacité à écouter, comprendre et interagir avec autrui.

Article publié sur cominmag.ch – rubrique com.stratégique, ainsi que dans l’édition papier (septembre 2010)

A revolution doesn’t happen when society adopts new tools,
it happens when society adopts new behaviors.  — Clay Shirky

En quasi 30 ans, les nouvelles technologies ont imposé un changement continu et radical à notre culture : augmentation de la participation (conversation, collaboration…), socialisation (on est très loin de l’image de la geek esseulée du film “Traque sur Internet” avec Sandra Bullock en 1995), fragmentation des médias (multiplication des canaux, points de contact), ubiquité, transparence, facteur ludique, accessibilité au plus grand nombre, toujours “ON”, mobile, géo-localisation (ici et maintenant, le recoupement du virtuel et du local). Cette évolution a influencé le métier de planner et la façon d’envisager notre communication contemporaine.

Né dans le Londres des années 60, – époque où le marketing se pratiquait dans les agences et pas encore au sein des entreprises -, le planning est la discipline de l’application de la connaissance à une problématique. Il fait appel à deux compétence essentielles : la compréhension du consommateur et du marché, mais aussi la capacité à organiser cette connaissance afin de 1) stimuler la création (agence) pour 2) servir les objectifs du client.

En 2010, être planner dans un monde post-digital consiste à réfléchir et à cultiver sa connaissance au quotidien en incluant les technologies émergentes et collaboratives. Il ne s’agit plus de donner une impulsion unique à la communication du client pour créer une campagne, mais d’entrer dans un processus itératif et évolutif: écouter, comprendre, participer, évaluer. En privilégiant le travail sur l’influence plutôt que le contrôle, le dialogue plutôt que le monologue, le post-digital soutient ce que l’utilisateur fait et créé avec les produits et les contenus mis à disposition par la marque. Exit la marque qui impose sa vision au consommateur.

Alors, Strategic Planner ou Digital Planner? Le titre semble bien moins important que la réelle
capacité de réflexion, de mise en perspective et surtout de compréhension des problématiques de la communication moderne, en particulier des problématiques digitales. Certes, les compétences de base du planner n’ont pas changé. C’est un knowledge applicator doublé d’un mercenaire chargé d’explorer et de comprendre la marque, les comportements du consommateur en prenant en considération aussi bien les aspects culturels qu’économiques. La culture. Le mot est lâché! Le moins que l’on puisse attendre d’un planner c’est qu’il soit autant dans le faire que dans le dire, non?

La récente sortie de l’application iPad Flipboard a fait couler beaucoup d’encre et de pixels sur les écrans. L’application surprend en effet par sa simplicité et sa fluidité: feuilleter sa tablette semble nouveau, mais appelle avant tout un geste familier et naturel. Le social magazine est-il si nouveau? Pas tant que cela, l’application Pulse existe déjà depuis le lancement de la tablette de Apple. La montée des magazines sociaux questionne plus notre relation à l’écrit et à son corollaire la lecture que le canal de diffusion.

A revolution doesn’t happen when society adopts new tools,
it happens when society adopts new behaviors.  – Clay Shirky

A l’instar de Clay Shirky, le changement culturel n’est pas lié à l’adoption de nouvelles technologies, mais au changement de comportement qu’elles induisent. Ne l’oublions pas, la technologie est un outil et pas une fin en soi: le crayon est une technologie, la presse de Gutenberg est une technologie. La technologie et les produits innovants font l’objet d’un renouveau constant, mais la culture elle ne change que lentement formant dans son sillage des usages qui au fil du temps semblent aller de soi. C’est cela la culture.

De l’écrit au pixel
Dans une culture occidentale, le livre et tout ce qui est écrit (presse, codex, Bible, etc. voir gravé dans la pierre) représente ce qui fait autorité dans les différentes industries, mais le digital nous force aujourd’hui à entreprendre le contenu. Plus question de vivre passivement une lecture, chaque livre électronique, article, blog, site invite désormais à l’action. Il ne s’agit pas simplement de liker ou RTweeter un contenu, mais d’interagir avec lui, de questionner le texte, chercher les termes incompris, trouver des références plus pointues ou encore commenter et partager. La banque du savoir est ici à nos pieds, reste à savoir l’utiliser à bon escient et à ne pas se perdre dans une quantité exponentielle d’articles bruit de fond sur les 25 façons de faire telle ou telle chose.

Shift culturel?
Pour l’édition de son 40e anniversaire, le magazine Smithsonian vient de publier: Reading in Whole New Way (voir extraits choisis dans les encarts ci-dessous), un article essentiel mettant en perspective l’évolution de la culture de l’écrit face à la prolifération du digital et la multiplicité des écrans dans notre quotidien.

(…) It is not book reading. Or newspaper reading. It is screen reading. Screens are always on, and, unlike with books we never stop staring at them. This new platform is very visual, and it is gradually merging words with moving images: words zip around, they float over images, serving as footnotes or annotations, linking to other words or images. You might think of this new medium as books we watch, or tele vision we read. Screens are also intensely data-driven. Pixels encourage numeracy and produce rivers of numbers flowing into databases. Visualizing data is a new art, and reading charts a new literacy. Screen culture demands fluency in all kinds of symbols, not just letters. (…)

Just as it seemed weird five centuries ago to see someone read silently, in the future it will seem weird to read without moving your body. (…)

Books were good at developing a contemplative mind. Screens encourage more utilitarian thinking. A new idea or unfamiliar fact will provoke a reflex to do something: to research the term, to query your screen “friends” for their opinions, to find alternative views, to create a bookmark, to interact with or tweet the thing rather than simply contemplate it. Book reading strengthened our analytical skills, encouraging us to pursue an observation all the way down to the footnote. Screen reading encourages rapid pattern-making, associating this idea with another, equipping us to deal with the thousands of new thoughts expressed every day. The screen rewards, and nurtures, thinking in real time. We review a movie while we watch it, we come up with an obscure fact in the middle of an argument, we read the owner’s manual of a gadget we spy in a store before we purchase it rather than after we get home and discover that it can’t do what we need it to do.

Un constat s’impose: Notre relation à l’écrit change, la lecture n’est plus une activité recluse et solitaire, mais collaborative et participative. Chaque lecture est susceptible de faire l’objet de critiques (annotations, commentaires…), de collection (bookmarking: Delicious, Instapaper, ReadItLater…), de partage (Facebook, Twitter, StumbleIt, Digg…) ou d’augmentation du contenu. La réflexion est constamment nourrie et stimulée, à tel point que l’on souhaiterait parfois pourvoir faire OFF. Un bon livre fait de papier et d’encre est parfois si agréable.

More important, our screens will also watch us. They will be our mirrors, the wells into which we look to find out about ourselves. Not to see our face, but our status. Already millions of people use pocketable screens to input their location, what they eat, how much they weigh, their mood, their sleep patterns and what they see. A few pioneers have begun lifelogging: recording every single detail, conversation, picture and activity. A screen both records and displays this database of activities. The result of this constant self-tracking is an impeccable “memory” of their lives and an unexpectedly objective and quantifiable view of themselves, one that no book can provide. The screen becomes part of our identity.

La portabilité des mobiles, permet à des écrans toujours plus performants de nous accompagner partout. Outres le smartphone, la tablette devient un indispensable au fond du sac. Ces écrans sont à la fois agenda, scrapbook, livre, recueil de données, photothèque, fenêtre sur le monde, source d’informations, etc. qui étendent notre mémoire et nous permettent à tout moment de partager sélectivement ces morceaux de notre identité avec le monde.

Et vous comment lisez-vous? Quels sont vos écrans de prédilection?

Lift10 est moins une conférence sur l’innovation et les nouvelles technologies qu’un événement orienté sur la réflexion de l’impact de ces technologies émergentes sur notre comportement au quotidien et des profonds changements de la société.

C’était “ma” première fois à cet événement et j’ai vraiment eu beaucoup de plaisir à participer aux workshops du matin: Travel 2.0 par Matthis Luefkens (@luefkens) et iDemocracy! Do you? Open Voting and Tribe oriented Public Debate par Jean-Henry Morin (@jhmorin). Les après-midi se sont déroulés sur un mode grand messe avec des intervenants plus pertinents les uns que les autres, mais…

…une intervention que j’attendais avec impatience a su me captiver aussi bien par son contenu que sa forme. Il s’agit de celle de Russell Davies (@UnderManager) ex-planneur Wieden Kennedy, aujourd’hui les pieds dans 2 sociétés innovantes, dont Really Interesting Group. Voici sa session: Printing the internet out.



Si vous souhaitez en savoir plus sur Lift10, les présentations des intevenants ont été diffusées en live et sont disponibles en streaming sur livestream.

Watch live streaming video from liftconference at livestream.com
Par ailleurs, retrouvez le live blogging des sessions principales de Lift10 par Stephanie Booth: Climb to the Stars.

Art & Copy

Posted by on 07.05.2010 in Branding, Culture

Si vous n’avez pas encore vu le documentaire Art & Copy alors réclamez sa projection prêt de chez vous! Il était projeté hier soir à Lausanne.

Un point de vue historique sur les agences et les marques qui ont fait l’Amérique publicitaire des années 60 à 90, avec notamment: DDB, Chiat/Day, Goodby Silverstein & Partners, Wieden + Kennedy. Un voyage dans la pub comme elle ne peut plus être aujourd’hui!

La consommation des médias change, on le savait déjà.

Les points de contacts sont multiples, mais l’utilisateur ne consomme plus forcément le contenu d’un quotidien en lisant le support physique. De plus en plus adoptent le modèle “transportable”. L’information aujourd’hui étant über-portable et partageable sur les plateformes sociales, avec des applications pour mobile ou encore des contenus à emporter avec soi sans avoir besoin de se reconnecter à une réseau au moment de la consommation: les podcasts, vidéocasts,…

Il est frappant de noter que 55% de la population trouve qu’il est de plus en plus facile de se tenir informé malgré le nombre croissant de flux.

Evidemment ces chiffres ne concernent que les USA.

(via Flowtown)