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Stalk me on the internet

J’adore les livres et j’en lis beaucoup. Principalement de l’ouvrage professionnel, peu de romans. Du manga ou du beau livre aussi, mais dans ce cas précis le print n’est pas remplaçable. Or il m’arrive de plus en plus d’acquérir mes livres dans la seule forme électronique et de racheter les livres pro que j’ai déjà au format électronique pour les avoir à disposition où que j’aille.

L’accès au contenu original se paie, certes. Mais disposant déjà de certains ouvrages en “dur” pourquoi diable devrais-je encore une fois payer les droits pour une copie électronique? Dans le domaine du multimédia, nous voyons apparaître de plus en plus de bundle: Bluray + DVD + copie digitale (un code iTunes pour activer sa copie). Pourquoi pas pour le livre? Si je pousse ma réflexion à bout: pour tous les 33 tours, les CD, les cassettes vidéo et les DVD que j’ai acheté durant ces 20 dernières années pourquoi n’ai-je pas droit à vie à l’oeuvre sous toute nouvelle forme: en Blu-Ray, par exemple. Payer une fois pour l’accès à l’oeuvre. On pourra toujours objecter évidemment qu’il s’agit d’un sujet très délicat et sur lequel on peut débattre des heures durant.

Sans nul doute vous aurez remarqué qu’un grand nombre d’éditeurs et de distributeurs se gardent de proposer leurs ouvrages en bundle print + electonic copy. Les beaux jours de la vache à lait ne sont pas terminés! Chez Amazon, l’offre print et électronique est scindée en deux shops distincts. J’ai souvenir il y a deux ans d’avoir vu un ouvrage proposé en bundle, mais plus depuis. Pendant qu’Amazon affine sa stratégie et apprend de ses erreurs, les éditeurs européens n’entrent quasiment pas en matière. Trop frileux face à la peur d’un marché de la copie illégale. Seul O’Reilly semble avoir trouvé un bon compromis avec un call-to-ation fort: pour chaque achat de la copie imprimée, la copie électronique est proposée à 4.99$. Un upgrade qui ne se discute pas avec un prix si attractif. De plus, ici point d’accès à une copie dans le cloud. Non, c’est le grand luxe: depuis votre compte personnel vous disposez d’un accès en download à vie aux différents format de fichiers: PDF, .mobi (Kindle), ePub. Je n’ai rien vu de mieux. A souligner, si vous faites le chemin inverse en achetant un copie électronique en premier (au prix fort évidemment), la copie print vous sera proposée avec un rabais de 30 à 40%.

Côté Kindle, le mécanisme est similaire à iTunes. La profusion d’ouvrages (près de 2 millions en anglais, en français c’est plus mince) attire les foules et offre aux éditeurs un puissant canal de distribution avec une marge renversante. Sans oublier le distributeur lui-même, Amazon, qui ponctionne sa part à chaque transaction. La simplicité de l’achat en One-Click relègue la transaction financière aux oubliettes. Certes le principe du Kindle, reposant sur le cloud d’Amazon est extrêmement puissant. Avec un Kindle 3G, je peux downloader, en moins d’une minute, n’importe quel ouvrage depuis n’importe où dans le monde (pour autant qu’il y ait une couverture 3G). En revanche, ici point de download effectif sur votre disque dur. En achetant un ouvrage sur Amazon Kindle, j’achète un “accès” à l’ouvrage dont la copie électronique me reste étrangère, et à laquelle Amazon peut couper accès en tout temps. Certes, je peux annoter les ouvrages, commencer la lecture sur mon Kindle, puis la continuer sur mon ordinateur au bureau et la finir dans le train sur mon iPhone via l’app Kindle.

En définitive, nous avons à faire à un dilemme: acheter du papier et du plastique pour les stocker chez soi ou être propriétaire (un propriétaire de pacotille, non?!) de bits dans le nuage. Nous avons peut-être à faire à une nouvelle forme de précarité culturelle. Imaginez un autodafé numérique serait si facile…

Je sais que mes livres sont dans ma bibliothèque, mais qu’en est-il de ceux qui sont dans le cloud d’Amazon ou de ceux numérisés par Google. Ici, demain, dans 20 ans, seront-ils toujours accessibles, lisibles? Avons-nous le choix? Et pourtant, c’est si pratique…

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