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Stalk me on the internet

Archive: book

La récente sortie de l’application iPad Flipboard a fait couler beaucoup d’encre et de pixels sur les écrans. L’application surprend en effet par sa simplicité et sa fluidité: feuilleter sa tablette semble nouveau, mais appelle avant tout un geste familier et naturel. Le social magazine est-il si nouveau? Pas tant que cela, l’application Pulse existe déjà depuis le lancement de la tablette de Apple. La montée des magazines sociaux questionne plus notre relation à l’écrit et à son corollaire la lecture que le canal de diffusion.

A revolution doesn’t happen when society adopts new tools,
it happens when society adopts new behaviors.  – Clay Shirky

A l’instar de Clay Shirky, le changement culturel n’est pas lié à l’adoption de nouvelles technologies, mais au changement de comportement qu’elles induisent. Ne l’oublions pas, la technologie est un outil et pas une fin en soi: le crayon est une technologie, la presse de Gutenberg est une technologie. La technologie et les produits innovants font l’objet d’un renouveau constant, mais la culture elle ne change que lentement formant dans son sillage des usages qui au fil du temps semblent aller de soi. C’est cela la culture.

De l’écrit au pixel
Dans une culture occidentale, le livre et tout ce qui est écrit (presse, codex, Bible, etc. voir gravé dans la pierre) représente ce qui fait autorité dans les différentes industries, mais le digital nous force aujourd’hui à entreprendre le contenu. Plus question de vivre passivement une lecture, chaque livre électronique, article, blog, site invite désormais à l’action. Il ne s’agit pas simplement de liker ou RTweeter un contenu, mais d’interagir avec lui, de questionner le texte, chercher les termes incompris, trouver des références plus pointues ou encore commenter et partager. La banque du savoir est ici à nos pieds, reste à savoir l’utiliser à bon escient et à ne pas se perdre dans une quantité exponentielle d’articles bruit de fond sur les 25 façons de faire telle ou telle chose.

Shift culturel?
Pour l’édition de son 40e anniversaire, le magazine Smithsonian vient de publier: Reading in Whole New Way (voir extraits choisis dans les encarts ci-dessous), un article essentiel mettant en perspective l’évolution de la culture de l’écrit face à la prolifération du digital et la multiplicité des écrans dans notre quotidien.

(…) It is not book reading. Or newspaper reading. It is screen reading. Screens are always on, and, unlike with books we never stop staring at them. This new platform is very visual, and it is gradually merging words with moving images: words zip around, they float over images, serving as footnotes or annotations, linking to other words or images. You might think of this new medium as books we watch, or tele vision we read. Screens are also intensely data-driven. Pixels encourage numeracy and produce rivers of numbers flowing into databases. Visualizing data is a new art, and reading charts a new literacy. Screen culture demands fluency in all kinds of symbols, not just letters. (…)

Just as it seemed weird five centuries ago to see someone read silently, in the future it will seem weird to read without moving your body. (…)

Books were good at developing a contemplative mind. Screens encourage more utilitarian thinking. A new idea or unfamiliar fact will provoke a reflex to do something: to research the term, to query your screen “friends” for their opinions, to find alternative views, to create a bookmark, to interact with or tweet the thing rather than simply contemplate it. Book reading strengthened our analytical skills, encouraging us to pursue an observation all the way down to the footnote. Screen reading encourages rapid pattern-making, associating this idea with another, equipping us to deal with the thousands of new thoughts expressed every day. The screen rewards, and nurtures, thinking in real time. We review a movie while we watch it, we come up with an obscure fact in the middle of an argument, we read the owner’s manual of a gadget we spy in a store before we purchase it rather than after we get home and discover that it can’t do what we need it to do.

Un constat s’impose: Notre relation à l’écrit change, la lecture n’est plus une activité recluse et solitaire, mais collaborative et participative. Chaque lecture est susceptible de faire l’objet de critiques (annotations, commentaires…), de collection (bookmarking: Delicious, Instapaper, ReadItLater…), de partage (Facebook, Twitter, StumbleIt, Digg…) ou d’augmentation du contenu. La réflexion est constamment nourrie et stimulée, à tel point que l’on souhaiterait parfois pourvoir faire OFF. Un bon livre fait de papier et d’encre est parfois si agréable.

More important, our screens will also watch us. They will be our mirrors, the wells into which we look to find out about ourselves. Not to see our face, but our status. Already millions of people use pocketable screens to input their location, what they eat, how much they weigh, their mood, their sleep patterns and what they see. A few pioneers have begun lifelogging: recording every single detail, conversation, picture and activity. A screen both records and displays this database of activities. The result of this constant self-tracking is an impeccable “memory” of their lives and an unexpectedly objective and quantifiable view of themselves, one that no book can provide. The screen becomes part of our identity.

La portabilité des mobiles, permet à des écrans toujours plus performants de nous accompagner partout. Outres le smartphone, la tablette devient un indispensable au fond du sac. Ces écrans sont à la fois agenda, scrapbook, livre, recueil de données, photothèque, fenêtre sur le monde, source d’informations, etc. qui étendent notre mémoire et nous permettent à tout moment de partager sélectivement ces morceaux de notre identité avec le monde.

Et vous comment lisez-vous? Quels sont vos écrans de prédilection?

Pour le financement de son prochain ouvrage The Bucket Brigade (titre provisoire), Bud Caddell a eu l’excellente idée d’impliquer directement les planners de la planète. Comment? En proposant à qui le veut, de soutenir son projet selon différents plans de financement (et de privilèges pour les mécènes) grâce au site KickStarter. Je me réjouis de contribuer à cette aventure. Comme Bud l’a demandé voici pourquoi je soutiens son projet:

1. L’idée d’élasticité du temps: Les journées n’ont que 24h. Hormis un job à plein temps et des engagements multiples, certains trouvent encore le temps de prendre de la distance pour mieux transmettre leur vision et leur passion sur un sujet précis. C’est un effort considérable. Merci donc à Bud de prendre ce temps, car la qualité de son blog laisse présager un ouvrage exceptionnel.

2. L’idée du mécénat. Rendre les choses possibles par le crowdfunding et aider un planner dont je respecte le travail à réaliser son idée.

3. L’idée de participation. S’associer à un projet collectif contemporain et échanger.

4. L’idée d’expérience. Tirer un enseignement de ce processus et des mécanismes en jeu.

5. L’idée que c’est cool. Ooops, non cool c’est frais, donc ni chaud, ni froid. C’est génial, je me réjouis!

Alors, vous en êtes aussi?